Au fait, pourquoi des parures?
Depuis la plus haute Antiquité, en fait, depuis que l'homme est cavalier, on recouvre le cheval de parures plus ou moins précieuses selon le rang de son possesseur. Considéré souvent comme animal sacré, on le vénérait et, plus près de la coutume humaine, on l'embellissait en signe de dévotion et d'amour.
Du mors à l'étrier, toute pièce de harnais est soumise à décoration. Ciselage, placage de métaux précieux (or, argent, cuivre...), incrustation de pierreries, broderies…
Certaines pièces anciennes sont de véritables œuvres d'art et il n'est pas rare qu'un mors ressemble à un bijou sculpté et finement ciselé, de l'art celte au scythe, étrusque ou sassanide, des décorations de harnais scythes, mongols, tibétains, perses, les riches parures indiennes où le cou des chevaux brille d'or ou d'argent en colliers superposés...
L'équipement donc se fait bijou. Les rois, les puissants, les riches se distinguent des autres cavaliers par leurs harnais luxueux. On montre une exubérance d'or et de pierres précieuses, de damasquinage, de broderies, de velours et de brocards...
Dans certains pays d'Orient, il était et il est toujours de coutume d'orner le cou des chevaux de pur sang d'un collier de perles en pierres fines (turquoise, corail...), en bois précieux, en argent ou en or... Les Turkmènes ont pour coutume de parer leurs Akhal-Téké de petits colliers de laine tressée nommés Aladjas, de tapis ou de colliers de métal, les plus précieux en argent. Ces décorations constituent à la fois un ornement et un porte-bonheur. Le collier est parfois muni d'un "charm" ou petit pendentif porte-bonheur (main de Fatma, médaille sainte, boite à prières...) de breloques et autres pampilles. Ces colliers, sortes d'amulettes, selon une vieille croyance qui a été transmise jusqu'à aujourd'hui, sont sensés protéger les chevaux contre le mauvais œil et d'éventuels malheurs.